Bloctel concurrencé par un faux site
En quelques jours, plusieurs lecteurs nous ont signalé la présence sur Internet d’un site proposant, contre paiement, de les inscrire sur la liste anti-démarchage téléphonique du gouvernement. Bloctel.me, c’est son nom, figure même en bonne position sur certaines pages de résultats des moteurs de recherche. Les internautes ne doivent en aucun cas se laisser abuser par ce service cher et inutile.
Avec un million d’inscrits en seulement 24 heures, la liste anti-démarchage Bloctel a réussi son lancement, le 1er juin dernier. Elle a aussi rapidement attisé les convoitises. Depuis quelques jours, en effet, un site baptisé Bloctel.me est apparu sur Internet. Lui aussi permet aux internautes de s’inscrire sur la liste anti-démarchage, comme on peut le faire depuis le site officiel Bloctel.gouv.fr.
Mais contrairement au site officiel lancé à l’initiative du gouvernement, Bloctel.me, lui, émane d’une société commerciale installée sur l’île Maurice. Surtout, contrairement à ce qui se passe sur la plateforme officielle, l’inscription n’est pas gratuite sur Bloctel.me. Une fois le formulaire rempli, l’internaute est invité à payer la somme de 1 € par carte bancaire. Un tarif symbolique qui n’est qu’une façade rassurante. Sur Bloctel.me, le paiement de cet euro entraîne automatiquement un deuxième prélèvement de 69 € au titre de soi-disant « frais de traitement ». Le site a beau justifier ce tarif exorbitant par l’assistance qu’il apporte aux internautes pour les aider à s’inscrire sur la liste anti-démarchage, ses intentions purement mercantiles ne font aucun doute. Si Bloctel.me précise bien qu’il est « indépendant du service officiel Bloctel », c’est en tous petits caractères. Quant au prix, il est indiqué en bas à droite de l’écran et en lettres plutôt qu’en chiffres. Enfin, les logos officiels qui apparaissent en bas de l’écran sont ceux des « partenaires du service officiel » qui n’ont aucun lien avec Bloctel.me.
Ce n’est pas la première fois que des sociétés commerciales cherchent à faire payer les internautes pour effectuer des démarches administratives d’ordinaire gratuites. De faux sites proposent, par exemple, pour plusieurs dizaines d’euros, de recevoir un certificat de non-gage, un acte de naissance ou un extrait de casier judiciaire, ou encore de savoir si sa voiture a été placée en fourrière. De son côté, la DGCCRF a elle aussi mis en garde les internautes contre cette pratique, dans un message diffusé mardi 14 juin sur Twitter.